Alice au pays des merveilles

Pour chaque livre, il y a un timing (même quand on en lit beaucoup). Tous ne peuvent pas être lus n’importe quand, c’est comme ça. Même les contes pour enfants. J’ai déjà voulu lire Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll par le passé sans parvenir à dépasser les premières pages. Je n’accrochais pas. Et pourtant, me voilà qui y ai plongé cette année avec beaucoup d’intérêt!

Mais je dois vous avouer quelque chose… Les préfaces m’inspirent parfois plus que les livres. Cette fois-ci, du moins, la préface m’aura-t-elle donné la petite poussée qu’il me fallait pour savourer l’œuvre pleinement. La préface, et les annotations de l’éditeur. Alice au pays des merveilles étant traduit de l’anglais et le texte original truffé de jeux de mots pratiquement intraduisibles, l’éditeur a parsemé le texte de notes expliquant les transpositions et les choix du traducteur pour rester le plus fidèle possible à la version originale. J’ai trouvé cela passionnant! Quel défi de traduction!

Alice au pays des merveilles Lewis Carroll

On a beau avoir déjà vu au cinéma quelques adaptations du conte de Carroll, il faut le lire pour comprendre à quel point déjantée est cette histoire. Tout y n’est qu’absurde, mais superbement mené. C’est d’ailleurs ainsi que Carroll a complètement réinventé le conte pour enfants. Son Alice, centré sur le regard de l’enfant (et non sur une certaine pédagogie), se moque de certains traits de la société adulte qui, parfois, est en elle-même absurde, et ce, particulièrement aux yeux d’un enfant. De nombreux malentendus entre les personnages viennent illustrer cet état de fait, appuyés par des jeux de mots (calembours, mots-valises…) qui montrent que chacun entend ce qu’il veut bien entendre.

En somme, les contes de Carroll sont un hommage à l’imaginaire de l’enfance. Si bien qu’il a fait de ses histoires le fruit de l’imagination d’Alice: celle-ci s’aperçoit, à la toute fin, que toutes ses merveilleuses et farfelues aventures provenaient en réalité  d’un de ses rêves.

C’est John Tenniel qui a illustré les deux contes à la demande de Carroll. Il l’aura par la suite regretté, Carroll étant si exigeant qu’il lui disait sans cesse comment dessiner ses personnages, critiquant les dessins jusqu’à ce que le résultat obtenu lui semble parfait. Malgré les tensions continuelles entre les deux hommes, les illustrations de Tenniel sont magnifiques et, bien entendu… rendent très fidèlement les éléments imaginés par l’auteur.

Alice au pays des merveilles au cinéma

Différentes adaptations d’Alice au pays des merveilles ont été réalisées, que je n’ai pas toutes vues (il y a bien des limites!).

Walt Disney (1951)

Ce film d’animation reprend assez fidèlement les aventures d’Alice au pays des merveilles, le premier conte de Carroll.

Tim Burton (2010)

Dans son adaptation, Burton reprend les éléments d’Alice au pays des merveilles ainsi que De l’autre côté du miroir pour créer une nouvelle histoire. Dans son film, Alice, devenue jeune adulte, retourne au pays des merveilles qui, depuis son départ, a bien changé…

Alice au pays des merveilles en extraits

“Là-dessus, elle essuya ses larmes, et continua aussi gaiment que possible:
«En tous cas, je ferais mieux de sortir du bois, car, vraiment, il commence à faire très sombre. Croyez-vous qu’il va pleuvoir?»
Bonnet Blanc prit un grand parapluie qu’il ouvrit au-dessus de lui et de son frère, puis il leva les yeux.
«Non, je ne crois pas, dit-il; du moins… pas là-dessous. En aucune façon.
— Mais il pourrait pleuvoir à l’extérieur?
— Il peut bien pleuvoir,… si ça veut pleuvoir, déclara Blanc Bonnet; nous n’y voyons aucun inconvénient. Tout au contraire.» (p. 245)

“Alice ne put s’empêcher de rire et répondit:
«Je ne veux pas entrer à votre service… et je n’aime pas beaucoup la confiture.
— C’est de la très bonne confiture, insista la Reine.
— En tous cas, je n’en veux pas aujourd’hui
— Tu n’en aurais pas, même si tu en voulais. La règle est la suivante: confiture demain et confiture hier… mais jamais de confiture aujourd’hui.
— Ça doit bien finir par arriver à : confiture aujourd’hui.
— Non, jamais. C’est: confiture tous les deux jours; or aujourd’hui, c’est
un jour, ça n’est pas deux jours.” (p. 253)

CARROLL, Lewis. Alice au pays des merveilles, De l’autre côté du miroir, Folio classique Gallimard, Paris, 2015, 384 p.

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