Hunger Games, tome 1

On m’avait parlé de la série Hunger Games de Suzanne Collins. J’avais vu les livres en librairie. Bof. Moi, dès qu’on s’excite à rééditer des livres pour que leur couverture ressemble aux images du film, on me perd un peu. Je trouve que le livre perd de son cachet, comme s’il n’était pas capable d’exister sans le film. Bref, ça m’énerve.

Mais je ne suis pas snob pour autant. J’ai donc tourné ma curiosité vers le film (après tout, c’est le film qu’on me vend en l’illustrant sur les livres…) et j’ai aimé. Je l’ai écouté une fois, puis deux. Est alors venu l’inévitable moment où j’ai voulu comparer l’histoire originale et son adaptation au cinéma. On m’a prêté le livre.

Hunger games Suzanne Collins

Pour ceux qui ne connaissent pas, l’histoire de Hunger Games se passe dans un futur alternatif, des années après que les treize districts de Panem (anciens États-Unis) se soient soulevés contre le Capitole. À ce moment, douze district ont été maîtrisés, le treizième a été détruit. Pour les punir de leur trahison mais surtout pour les dissuader de recommencer, le Capitole a organisé les Hunger Games, les jeux de la faim. Chaque année, les douze districts doivent fournir un garçon et une fille âgés entre douze et dix-huit ans. Ces vingt-quatre adolescents sont alors emmenés dans une immense arène naturelle où ils sont forcés de combattre à mort. Il n’y aura qu’un seul vainqueur. Toute la population est forcée d’écouter les Jeux.

Au cinéma, on offre une vision externe des choses. On voit Katniss se démener dans l’arène, on voit les réactions de la population qui suit les Jeux à la télévision, on voit comment les juges contrôlent tout ce qui se passe sur le terrain: le jour, la nuit, les incendies, les animaux… On ne sait pas ce que pensent les personnages au fond d’eux. On est observateur. Dans le livre toutefois, c’est tout le contraire. La narration étant à la première personne, on est plongé dans les pensées de l’héroïne, Katniss. On ne sait pas ce que font exactement les juges, on se questionne à ce sujet au même titre que Katniss. Et c’est là que réside tout l’intérêt: un film et un livre qui présentent une même histoire sous un angle différent.

C’est pour cette raison qu’on lit Hunger Games. Et aussi parce qu’il nous fournit plus d’explications que le film. Le nœud et le dénouement y sont plus développés. Les personnages y vivent des moments plus difficiles. Dans un livre, on a le temps.

Mais on ne lit pas Hunger Games pour son style: sujet, verbe, complément. Présent de l’indicatif. Parmi les rares figures de styles qui s’y cachent, la plupart sont de grossières comparaisons. Bref, c’est loin d’être riche. C’est donc l’histoire qui porte le livre. Ceci dit, j’ai bien hâte de lire la suite.

 Plagiat? Battle Royale

On m’a aujourd’hui parlé de Battle Royale, roman japonais de Kōshun Takami paru en 1999 dont on a tiré un film en 2001. Certains disent que Suzanne Collins, auteure de Hunger Games, aurait plagié ce roman. J’ai fouiné dans Internet pour en apprendre plus et force est d’admettre qu’il est difficile d’affirmer le contraire. Voici un bref résumé: “Dans un Japon futuriste, les adultes redoutent les adolescents japonais, enclins à la violence et à la désobéissance. D’où le vote de la loi Battle Royale. Le principe de ce « jeu » est très simple : une classe de troisième, tirée au sort, est envoyée chaque année lors du traditionnel voyage scolaire dans un lieu isolé (une île en l’occurrence), sur lequel les élèves doivent s’entretuer, et ce durant trois jours. Il ne doit rester qu’un survivant – faute de quoi les colliers dont sont munis les joueurs explosent -, qui pourra rentrer chez lui à l’issue du jeu.” (Wikipédia) Je ne mets pas les détails ici, mais une lecture rapide suffit pour voir à quel point c’est semblable… et Hunger Games n’est paru qu’en 2008. Enfin, ça n’enlève rien au livre, seulement au mérite de l’auteure.

Mise à jour: Je vous invite à lire le billet que j’ai ultérieurement écrit sur Battle Royale

COLLINS, Suzanne. Hunger Games, Pocket jeunesse

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