Il y a des livres qui sont comparables au junk food. Ça se lit vite, ça se lit facilement, ça se lit sans préparation. Après, tu te sens graisseux, moche, sale par en dedans. T’as le cerveau embourbé, lâche, t’en as presque mal au cœur, et tu te cherches une petite lecture clean pour te purger, te nettoyer les méninges.
Bien que t’aies lu pour l’histoire et pour l’histoire seulement, la nausée t’as vite pris pour avoir ingurgité tous ces mots inutiles que l’éditeur a laissé passer. T’as raturé mentalement de longs pans de texte qui ne servaient pas l’histoire et encore moins le style, quasi absent du livre. Juste à l’idée d’ouvrir le tome suivant, le cœur te lève, mais tu sais que tu vas finir par succomber — pour connaitre la fin, mais surtout parce qu’on a tous besoin de se vider le cerveau de temps en temps.
Tout comme on consomme le junk food par le biais des établissements de restauration rapide, on se procure la littérature plus que populaire à la bibliothèque plutôt que chez le libraire. Parce que, dans les deux cas, on n’assume jamais à cent pour cent. Alors tu te consoles en te disant que le prêt arrive bientôt à échéance, et que tu devras rendre le livre à la bibliothèque.