Les amants du Spoutnik est un bon roman, comme on en lit souvent. 270 pages efficaces, réfléchies, où Murakami jongle avec les thèmes qui lui sont propres, et que j’ai déjà effleurés dans le précédent billet: écriture, musique classique, sexualité, fantastique…
K. fait la rencontre de Sumire à l’université. Jeune fille marginale, vêtue au hasard des tiroirs, celle-ci rêve de devenir écrivain. Aussi cesse-t-elle les études pour se consacrer entièrement à sa passion, n’hésitant pas à réveiller K. à toute heure de la nuit pour lui poser ses questions existentielles. Ce dernier est définitivement amoureux de Sumire qui, elle, tombe passionnément amoureuse de Miu, une intrigante femme d’affaire. Des amours croisées qui les mèneront jusqu’en Grèce, et peut-être plus loin encore…
Et pourtant, Les amants du Spoutnik n’est pas exactement une histoire d’amour. Ça m’apparait beaucoup plus comme une quête de soi qu’une quête de l’autre. Une quête de soi à travers l’autre, plutôt. Et c’est cette quête que vient servir – ou métaphoriser – l’aspect fantastique de l’histoire, dûment dosé. Là réside l’intérêt de ce roman.
Les amants du Spoutnik en extraits
“Si on ne pouvait plus donner son avis sur quelque chose sans l’avoir essayé, le monde deviendrait un endroit plutôt sinistre et dangereux. Pense un peu à ce qu’a fait Staline.” (p. 69)
“Derrière les choses ou les personnes que nous croyons connaître se cache toujours une proportion identique d’inconnu.
La compréhension n’est jamais que la somme des malentendus.” (p. 175)
MURAKAMI, Haruki. Les amants du Spoutnik, 10/18, 2004, 272 p.