En juin, pendant trois jours, j’ai arpenté les rues et les paysages strasbourgeois en me barrant les pieds dans la littérature. J’ai d’abord visité la librairie internationale Kléber, qu’une connaissance m’avait recommandée quelques jours plus tôt. Facile à localiser, ladite librairie se trouve sur un coin de la place Kléber, au 1, rue des Francs-Bourgeois.
Assez vaste, la libraie Kléber est divisée selon des sections qui classent géographiquement les livres. J’ai été charmée par la multitude des nationalités représentées. Toutefois, l’absence de catégorie « littérature canadienne » ou « littérature québécoise » m’a, dans le contexte, un peu déçue. Enfin, j’imagine qu’il est impossible de faire une place à toutes les cultures. La librairie est grande, mais l’espace a ses limites.
Je ne pouvais repartir de cette librairie sans l’exemplaire de Une langue venue d’ailleurs d’Akira Mizubayashi, déniché sur une table parmi une foule d’autres titres qu’on ne voit pas dans toutes les librairies. Pas de doute, le défi du libraire est de connaitre, choisir et proposer. Un bon librairie est pour moi celui qui propose ce que l’on ne retrouve pas à tous les coins de rue, c’est celui qui permet de faire des trouvailles. Chapeau aux libraires de Kléber!
C’est au parc de l’Orangerie que j’ai apporté l’ouvrage, mais je n’en ai lu que quelques pages. Dans l’étang devant moi nageaient des tortues et j’avais parfaitement conscience qu’il y avait une famille de cygnes non lien derrière. J’ai donc décidé d’explorer le parc. Je pourrais toujours lire pendant le vol du retour.
Même si je n’y ai pas poussé bien loin ma lecture, le parc de l’Orangerie est un lieu qui se prête bien à ce genre d’activité. Tout près des entrées sud-est a été aménagée une bibliothèque en plein air. Le kiosque Livres en Liberté, en libre service, permet à ceux qui le désirent d’emporter un livre dans leurs escapades.
Avouez que ça donne envie d’y effectuer un passage…
Le mardi, sur la place Kléber et dans les environs, a (ou avait) lieu le marché du livre. Heureuse d’être dans le coin cette journée-là, je suis passée y faire un tour. Je suis repartie les mains vides, mais vraiment envieuse, pensant aux Strasbourgeois qui peuvent chaque semaine magasiner leurs livres au soleil.
Au détour d’une ruelle, j’ai aussi déniché une boutique de livres anciens, la librairie de l’Amateur. Je ne l’ai pas visitée, mais je n’ai pu m’empêcher d’en photographier l’entrée, toute de verdure vêtue.
Enfin, la librairie Quai des brumes, située au 120,Grand’Rue, m’a aussi beaucoup plu. J’y ai fait un passage le dernier soir de mon séjour pour assister à une lecture d’extraits choisis du livre Le silence même n’est plus à toi de Asli Erdogan. Quatre dames ont prêté leur voix à l’exercice. C’était très intéressant, mais je n’ai assisté qu’à la première partie, pressée que j’étais de profiter d’un bon dernier repas (il me fallait découvrir les spaetzle de La corde à linge) et de boucler mes valises avant la course du lendemain…
Aussi, j’ai été bien heureuse de découvrir, parmi les recommandations de lecture des libraires du Quai des brumes, Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier.
En plus d’être une ville très littéraire, Strasbourg a vu la naissance de l’imprimerie de Gutenberg. C’est aussi là qu’ont eu lieu les fameux « Serments de Strasbourg », considérés comme les premières traces du français écrit: ici nait la langue française.