Sommeil est une nouvelle de Haruki Murakami. C’est donc un tout petit livre, que j’ai choisi comme intermède en attendant l’arrivée du livre 3 de la trilogie 1Q84 du même auteur.
Sommeil de Haruki Murakami met en scène une jeune épouse et mère japonaise qui a vu, du jour au lendemain, le sommeil la quitter. Pendant 17 nuits, elle ne dormira pas une seule minute. Pourquoi cet éveil continuel et quelles en seront les conséquences? C’est ce que le lecteur se demande. Mais il ne trouvera pas réponse à toute ses questions. On comprend alors pourquoi la quatrième de couverture qualifie cette nouvelle comme étant “énigmatique”. Je dois cependant admettre que je suis un peu restée sur ma faim; j’aurais aimé obtenir plus de réponses. En même temps, plus j’y pense, plus j’y vois des possibilités d’interprétation. Il y doit y avoir un sens à cette fin qui ne m’a pas semblé finir. Enfin, j’ai tout de même apprécié ma lecture. Murakami sait raconter et créer une intimité entre les personnages, si subtile soit-elle dans un court récit comme celui-ci.
L’intérêt du livre se trouve en grande partie dans sa facture matérielle: 92 pages en papier glacé, magnifiquement illustrées par Kat Menschik, qui nous donne l’impression de lire une œuvre d’art. En voici un aperçu.
Sommeil en extraits
“Je me rappelle nettement la première nuit où je n’ai pas dormi. J’avais fait un cauchemar, un rêve sombre et glauque, dont j’ai oublié le contenu précis mais qui m’a laissé une impression sinistre. Je me suis réveillée brusquement, en sursaut, comme si quelque chose m’avait arrachée du sommeil à l’instant le plus dangereux, le plus effrayant du rêve, au point de non retour. Je suis restée pantelante un long moment après mon réveil. Je ne pouvais plus bouger, mes bras et mes jambes étaient comme paralysés. J’entendais ma respiration résonner désagréablement comme si j’étais allongée, seule, au fond d’une grotte.” (p. 25)
MURAKAMI, Haruki. Sommeil, 10/18, 2011, 96 p.