Tom Valle est l’exemple même de l’autodestruction. Menteur depuis l’enfance, il ruine sa réputation et celle du journalisme en imaginant de toute pièce les 56 derniers articles qu’il publie. Il rédige même de fausses notes pour garder des traces de son “travail”. Au début, la “qualité de ses enquêtes” l’entoure d’une belle notoriété puis on découvre le pot aux roses. Voilà la prémisse de Storyteller de James Siegel.
Storyteller commence alors que le journaliste déchu travaille dans un petit journal local – le seul qui ait bien voulu de lui – à Littleton, petite bourgade éloignée de la Californie désertique. Il couvre des évènements peu pertinents, comme l’ouverture d’un centre commercial, jusqu’à ce qu’un accident de la route relativement banal retienne son attention. Peut-être pas si banal, “l’accident”…
Bof?
Storyteller n’est pas le thriller qui m’aura le plus “thrillée”. Ça se lit tout seul, l’écriture coule bien, le ton désinvolte/ironique est bien tenu, mais… on ne peut pas dire que j’aie été absorbée par l’histoire ni que j’y aie vraiment cru. En plus, on y trouve plusieurs clichés. Il aura beau avoir été finaliste pour deux prix (le Grand Prix des lectrices ELLE et le prix SNCF du polar), il n’a pas fonctionné sur moi.
Storyteller en extraits
“Marv était connu pour son côté zen. C’était une de ces personnes capables de regarder l’herbe pousser, réellement, et d’y prendre plaisir.” (p. 107)
“La soirée n’avait pas encore vraiment commencé, mais je me demandais comment elle se terminerait. J’essayais de me rappeler la date de mon dernier rapport intime et me demandais si c’était réellement comme faire du vélo. Et si on acceptait cette métaphore, fallait-il imaginer un dix vitesses ou un tout-terrain.” (p. 148)
SIEGEL, James. Storyteller, Cherche midi, 2011, 480 p.