La Meute

Je ne fréquente pas souvent les théâtres, pourtant j’adore aller voir une bonne création. De la même façon, je lis peu de pièces de théâtre, à moins qu’elles ne soient portées à mon attention. J’ai pris plaisir à découvrir La Meute d’Esther Beauchemin grâce à un contrat de rédaction de fiches pédagogiques pour le regroupement des éditeurs franco-canadiens. L’ouvrage de 130 pages est paru aux éditions Prise de parole en 2005.

Catherine, Irène, Éric, les jumeaux et le bébé vivent dans un chalet en forêt depuis maintenant des semaines. Ils s’y sont installés avec leur mère après la mort de leur père. Pourtant ils y vivent seuls, leur mère n’entrant presque plus dans le chalet. Désormais, elle oublie même de leur apporter à manger. Elle dort dehors, avec la meute de chiens dont elle fait l’élevage. Son objectif: protéger sa famille des Ombres, celles qu’elle pense responsables de la mort de son mari. Elle ne croit pas au diagnostic des médecins. Le cancer du cerveau de son mari ne fait pas partie de sa réalité: les Ombres sont après leur famille et il faut les fuir. Continue reading « La Meute »

À une minute près

En 2013, André Marois publiait chez La Courte Échelle le roman de science-fiction pour adulte La fonction.  Cette année, il en a tiré une version pour adolescents intitulée À une minute près et publiée chez Leméac.

À une minute près met en scène un univers identique au nôtre, à une exception près. Les gens y viennent au monde dotés d’une « fonction » qui s’active le jour de leur huitième anniversaire de naissance. Une seule fois dans leur vie, ils peuvent activer cette fonction en appuyant leur pouce entre leurs deux yeux. Instantanément, les soixante dernières secondes seront effacées. Seule la personne ayant utilisé sa Fonction se souviendra de la minute qu’elle vient de rayer ainsi. Continue reading « À une minute près »

Piège infernal

Je vous parlais dernièrement de la nouvelle collection Sphinx des éditions Héritage jeunesse, une collection  inspirée des livres dont vous êtes le héros (voir l’article). L’autre ouvrage à inaugurer le lancement de cette collection est Piège infernal de Paul Roux. Lui aussi est constitué de 31 chapitres et un épilogue dont l’ordre de lecture est dévoilé à travers la résolution d’énigmes.

Cette fois encore, tu es le personnage principal de cette histoire. Un après-midi, pendant que tu travailles à la bibliothèque de l’école en attendant ton autobus, tu es pris d’un malaise et cours aux toilettes pour vomir. À ton retour, toutes tes affaires sont restées telles quelles et tu te remets au travail. Peu de temps passe avant qu’un courriel ne t’interrompe. Il provient d’un inconnu qui te traite de dégoutant et dit connaitre ton secret. Ça te fait un gros choc. Personne à part ton frère Maxime et son ami ne connait ce secret. Et il n’est pas dans l’avantage des deux garçons de le dévoiler… Bientôt, c’est par texto que te contacte ton intimidateur. Tu as maintenant peur de regarder ton téléphone. Il t’interdit de parler de ses messages à qui que soit et, pour accompagner cet avertissement, il te donne un exemple de ce qui pourrait t’arriver. Un soir, tu rentres de l’école et découvres que ton frère a failli se faire renverser par une voiture. Il est chanceux, il s’en sort avec une blessure au coude. Tu sais maintenant que tu es seul dans ta galère. Continue reading « Piège infernal »

Énigme fatale

Cet automne, les éditions Héritage ont inauguré une nouvelle collection de livres jeunesse, la collection Sphinx. Cette collection reprend en partie le principe des livres dont vous êtes le héros. Contrairement aux traditionnels livres-jeux, dont le récit dépend des choix faits par le lecteur, les livres de cette collection intègrent l’interactivité par la résolution d’énigmes. Tous les chapitres (à l’exception du premier) ont été mélangés et ce n’est qu’en résolvant l’énigme trouvée à la fin de chacun d’eux que le lecteur peut découvrir où se situe le prochain chapitre de l’histoire. Pour lire le livre dans l’ordre, les jeunes doivent ainsi se prêter au jeu du détective. Pour l’instant, deux titres sont parus. Je vous présente aujourd’hui Énigme fatale, écrit par Mathieu Fortin. Continue reading « Énigme fatale »

Pierre, Hélène & Michael – Cap Enragé

J’ai découvert Herménégilde Chiasson pour la première fois lorsque je suis allée aux Correspondances d’Eastman en 2015. Plus tard, j’ai eu la chance d’assister à un atelier d’écriture qu’il a animé à Québec, mais je n’avais rien lu de lui avant cette année. Le premier texte de sa plume que j’ai découvert est publié dans Sur les traces de Champlain, et m’a laissée un peu dubitative. Il y présente une entrevue fictive avec Samuel de Champlain en jouant sur les anachronismes. C’est intéressant, mais cela ne m’a pas autant charmée que les deux pièces de théâtre dont je viens de faire la lecture: Pierre, Hélène & Michael et Cap Enragé. Continue reading « Pierre, Hélène & Michael – Cap Enragé »

À grandes gorgées de poussière

À grandes gorgées de poussière de Myriam Legault, paru en 2009, est le premier roman sur lequel je travaillerai dans le cadre d’un contrat en collaboration avec le Regroupement des éditeurs franco-canadiens et les éditions Prise de parole. Je rédige des fiches pédagogiques qui serviront à l’enseignement de la lecture dans les classes des écoles secondaires francophones canadiennes. Prise de parole est un éditeur qui est animé par un constant souci de susciter un travail intellectuel chez ses lecteurs, et après la découverte de Nipimanitu et celle de Lettres à mon ami américain (qui attend sagement que je plonge plus avant), j’ai pu constater que, bien que roman pour adolescents, À grandes gorgées de poussière ne fait pas exception à la rigueur qui anime la maison.

À grandes gorgées de poussière Myriam Legault Prise de parole

Martine est née au village. Elle y habite depuis toujours, n’a jamais connu la grande ville. Elle connait le pouls des lacs et des rivières comme elle connait l’ennui, qu’elle chasse en compagnie de son ami Antoine. Contrairement à elle, celui-ci aime le rythme lent de la campagne. Il ne ressent pas sa curiosité pour la métropole ni sa soif d’ailleurs. Un été, Nadine la citadine débarque au village avec sa mère. Les deux sont animées d’un grand esprit de liberté et ne ressemblent à personne. Nadine et Martine deviennent immédiatement amies, transformant en trio le duo Martine et Antoine.  La narratrice s’inquiète: et si le courant passait trop entre ce dernier et la nouvelle venue? Aurait-elle encore une place?

Ce qui frappe d’emblée dans À grandes gorgées de poussière, c’est le style. Myriam Legault a choisi de s’adresser à un public adolescent sans pour autant lui rendre la tâche « facile ».  L’auteure semble avoir fait confiance à l’intelligence des jeunes et à leur capacité à déchiffrer un texte. Elle ne présente pas un ouvrage réduit à la formule platonique sujet-verbe-complément qu’on rencontre parfois (ou trop souvent) lorsqu’on veut rendre un livre « accessible ». L’accessibilité ne devrait jamais être issue d’une perte de qualité. Un style nourri – et c’est mon opinion – peut créer des images qui facilitent la compréhension. Puis, la lecture s’apprend. Décoder les images s’apprend. Et c’est avec des romans comme À grandes gorgées de poussière qu’on peut faire ce genre d’apprentissage. Qu’il soit parsemé de figures de style ne saurait être un obstacle, mais un tremplin.

Les livres qui ne font pas l’économie du style ou de la complexité ont le potentiel de plaire pour des raisons qui dépassent la force de l’intrigue. À grandes gorgées de poussière a cette qualité qu’il présente différents niveaux d’intérêt. Il pourra en ce sens plaire à des publics variés, autant adultes que jeunes. Le thème est simple: une adolescente se cherche dans le regard de ses amis et dans le désir d’un ailleurs géographique. Toutefois, en 157 pages, le roman parvient à mettre en scène des personnages complexes et nuancés dont les émotions forment un propos cohérent. Le récit ne suit pas non plus des chemins tracés d’avance et montre que, pour se choisir, il faut faire certains deuils.

L’écriture est ce qui m’a le plus plu. L’auteure joue sur les mots à travers la parole donnée à la narratrice de cette histoire à la première personne. Elle allie les sonorités, les images et les significations d’une façon pleine et assumée qui va jusqu’à l’utilisation occasionnelle d’un métalangage, c’est-à-dire ici d’un discours sur la langue elle-même:

« Je devrais faire ci, je devrais faire ça, je devrais regarder Nadine moins souvent, je devrais quitter le village une fois pour toutes… Le verbe devoir est énervant. Il montre du doigt et condamne, mais il n’aboutit à rien. C’est le cul-de-sac de la langue. » (p. 23-24)

Ce genre de propos rend conscient le jeu sur la langue pour le lecteur inattentif ou inexpérimenté (du moins je présume qu’il peut mener à une forme d’éveil langagier). Il met la langue en relief et peut, je crois, mener les jeunes lecteurs à remarquer le travail qui est fait sur cette langue ailleurs dans le roman.

Avec À grandes gorgées de poussière, Myriam Legault signe une oeuvre à la fois simple et complexe. Une lecture légère qui saura plaire à plusieurs.

À grandes gorgées de poussière en extraits:

« Décidément, j’ai un penchant pour la digression. C’est que j’aime rêvasser. Si on me demandait de faire un autoportrait, je me peindrais avec un doigt sur la tempe, les yeux rivés sur quelque chose à l’extérieur du cadre, perdue dans un rêve. Qu’est-ce qui se trouve en dehors du cadre? Tout et rien. »
   Nadine a dardé sur moi son regard caramel, et j’ai vu la lune reflétée dans le noir de chaque œil. (p. 35)

« Nadine avance d’un pas hésitant et pousse un soupir en sautant sur le roc. Puis, elle me regarde en souriant. La terre ferme lui a redonné sa dignité. Elle est passée du soupir au sourire; elle était sous le pire, elle est maintenant sous le rire. Elle se plante les mains sur les hanches, parcourt les environs du regard […] » (p. 72)

Pour les fiches pédagogiques sur À grandes gorgées de poussière, cliquez ici!

LEGAULT, Myriam. À grandes gorgées de poussière, Prise de parole, Sudbury, 2009, 157 p.

Guerres

C’est la curiosité qui m’a poussée à lire Guerres de Charlotte Gingras. En tant que conjointe de militaire, je me demandais quel traitement l’auteure jeunesse avait fait du thème de la cellule familiale en période de déploiement.

Ce roman pour adolescents débute alors que Nathan, le père de famille, s’apprête à s’envoler pour l’Afghanistan. Son entourage se prépare difficilement à vivre cet éloignement de six mois, surtout que Nathan est patrouilleur dans l’infanterie et s’en va en zone de guerre. Sa femme, Karine, est en colère contre lui, alors que ses enfants apprennent à gérer les émotions que ce départ fait naitre chez eux et qu’ils ne sauraient pas toujours nommer. À 15 ans, Laurence se voit forcée de prendre les rênes de la famille. C’est elle qui s’occupe de Luka, 9 ans, et de Mathilde, un an, car dès le départ de son mari, leur mère devient l’ombre d’elle-même. Distante, celle-ci fournit le garde-manger sans offrir de support moral ou d’amour à ses enfants.

Guerres Charlotte Gingras littérature jeunesse la courte échelle

Le titre Guerres fait donc référence autant à la guerre qui se déroule au Moyen-Orient qu’à celle qui éclate sourdement au sein de cette famille. Le livre est court (152 pages) et la narration est partagée par Luka et Laurence, en alternance. Seule la grosseur des caractères permet de constater le changement de narrateur, ce qui demande un œil avisé: pas évident pour les jeunes qui éprouvent des difficultés en lecture. La voix de Laurence, plus personnelle et plus mature, est celle que l’auteure a le plus développée et qui permet le mieux de suivre le fil des évènements.

Bien que le livre se lise facilement et qu’il ne soit pas désagréable en soi, il m’a laissée avec des sentiments mitigés. D’abord, le point de vue choisi m’a semblé restreint. Il va de soi que, lorsqu’on raconte une histoire du point de vue d’un narrateur participant, on doit s’en tenir à sa vision du monde. Toutefois, la lecture de Guerres parait orientée dans une direction unique: montrer que l’armée détruit des familles. Quand Nathan part à la guerre, tout s’écroule. Sa conjointe cesse d’être une mère pour ses enfants. Ceux-ci sont en colère, abandonnés et doivent grandir plus tôt que prévu. De son côté, Karine décrie le tort que l’armée lui a fait en la forçant à déménager d’une base à l’autre. L’armée est contre ses valeurs. Par ailleurs, des amis de la famille vivront un deuil difficile en raison de cette même mission à laquelle participe Nathan.

Certes, il est possible qu’une famille vive les choses ainsi et, en ce sens, le livre de Charlotte Gingras peut être réaliste. Pourtant, il m’a emmenée bien loin de la réalité que je connais. J’habite une base militaire, je vis avec un militaire, je côtoie des militaires, je reste seule à la maison lorsque mon conjoint part en déploiement. Si j’ai la chance qu’il ne fasse pas un métier d’infanterie, et donc de ne pas trop m’inquiéter lorsqu’il part à l’extérieur, j’ai une bonne idée des émotions et des conflits que ces séparations font naitre. Ça demande des ajustements de couple à répétition, autant pendant le départ qu’au retour. L’armée, c’est un mode de vie qu’on choisit en même temps que son conjoint. C’est cliché, mais c’est ainsi. Et il y a plein de ressources pour les familles de militaires. Personne n’est laissé seul. Il y a des ateliers pour les enfants dont un parent est en déploiement, des sorties pour les conjoints… Pour l’instant, je n’ai pas d’enfants et je ne participe pas non plus à ces activités, mais elles sont là. Alors, lire entre les lignes que la famille entière est victime de l’armée… Ça m’a agacée. Si la famille s’écroule, c’est que Karine et Nathan auraient dû se séparer bien avant. C’est que le déploiement survient alors que la famille est fragile. Et on le comprend dans le livre, mais… je ne sais pas, il y traine quelque chose de moralisateur, ou de pas suffisamment nuancé.

C’est probablement ce qui m’a le plus agacée, le manque d’espace pour les nuances, mais j’ai aussi accroché sur une ou deux invraisemblances. Par exemple, parlant d’un jeune qui veut s’enrôler, Luka dit:

J’aimerais ça partir avec Jonathan, retrouver papa. Mais il ne part pas tout de suite en mission. Son entraînement va durer une année. Ensuite, il ne sera qu’un simple soldat qui obéit aux ordres de ses supérieurs. Plus tard, si tout va bien, il deviendra caporal. Il donnera des ordres à son tour. (Luka, p. 102)

Un caporal ne donne pas d’ordres. Seul un caporal-chef le peut. Il me semble que, tant qu’à plonger dans un sujet aussi vaste, l’auteure aurait pu mieux l’approfondir. On aurait apprécié qu’elle nous fasse mieux connaitre ce milieu si différent de celui des civils. Malheureusement, le récit est circonscrit dans la limite des sentiments des jeunes personnages, ce qui est intéressant en soi. Or, il aurait gagné à présenter un point de vue plus large. Ainsi, je n’aurais peut-être pas senti qu’on pensait pour moi.

J’ai malgré tout apprécié que la jeune Laurence porte un regard neuf sur sa mère en fin de livre. L’ouverture était bienvenue. Cependant, un cliché sur « la colère des femmes » m’a fait décrocher. Ne pourrait-on pas éviter les lieux communs trop faciles?

Moi qui avais peur de lui ressembler, qui l’avais bannie de notre clan, j’en suis venue à penser que pendant ton absence, sans le savoir, nous ressentions une colère semblable. Cette vieille colère rentrée des femmes envers leur mari, leur père, leur frère, leur fils guerrier, qui les abandonnent pour se jeter dans l’aventure de la guerre. (Laurence, p. 150)

En bref, Guerres n’est ni un mauvais roman ni une grande lecture. Il se lit bien, présente des personnages qui se veulent bien campés, et le fait avec sensibilité. Or, le point de vue, restreint, limite les apprentissages qu’on peut y faire. Il ne permet pas de connaitre la vie des familles de militaires. Il montre simplement comment les choses peuvent mal tourner pour certaines d’entre elles.

GINGRAS, Charlotte. Guerres, Éditions La courte échelle, Montréal, 2011, 152 p.

Nos étoiles contraires

En cette fin d’année scolaire, j’ai décidé de conclure mon cinéclub (eh oui, nouvelle orthographe) par le très populaire film Nos étoiles contraires issu du tout autant populaire livre éponyme de l’auteur John Green. Comme c’est une lecture rapide et légère, j’ai décidé de la traverser en entier. Oui, j’ai pleuré. Mais bon, ça n’a rien de bien surprenant venant de moi. Mais j’ai ri aussi, aux éclats, toute seule dans mon salon alors que mon amoureux était parti pour un périple nordique.

Nos étoiles contraires John Green

Hazel Grace Lancaster a le cancer et va mourir. Elle le sait depuis longtemps, et c’est d’ailleurs surprenant qu’elle soit encore en vie. Comme son médecin lui diagnostique une dépression, sa mère la force à se rendre à un groupe de soutien pour adolescents cancéreux. C’est là qu’elle rencontre d’Augustus Waters, bellâtre en rémission qui défie la vie une cigarette éteinte au coin de la bouche: il porte à ses lèvres ce qui peut le tuer tout en faisant le choix de ne pas lui donner ce pouvoir en ne l’allumant pas. Le film comme le livre donnent ainsi une belle occasion de travailler la métaphore, tout comme l’ironie, d’ailleurs, puisque les deux adolescents en font un usage assez réjouissant. C’est ce qui fait, à mon avis, tout l’intérêt de Nos étoiles contraires: on en appelle à l’intelligence et à la culture des ados, misant sur la qualité littéraire en plus de la trame narrative. Les personnages sont vrais et bien développés. On apprend des petites choses sur le cancer et ses clichés, les relations familiales et amoureuses, la façon de lire un livre… Il s’y trouve une belle mise en abyme d’un roman (purement inventé par l’auteur, John Green) qui permet à la fois de développer le thème de la maladie et celui de la littérature. On y déniche aussi quelques belles pensées.

“On a regardé la maison. Le truc bizarre avec les maisons, c’est qu’on a l’impression que rien ne se passe à l’intérieur, alors qu’elles renferment plus ou moins toute notre vie. Je me suis demandé si ce n’était pas à ça que servait l’architecture, en fait.” (p. 150)

Nos étoiles contraires au cinéma

L’adaptation de Nos étoiles contraires est réussie et les différences avec le livre, minimes. Elles servent le film, au besoin. C’est un visionnement qui a été très apprécié des quelques participants et qui a suscité d’intéressantes discussions. De mon côté, j’ai aimé, mais la traduction française m’a dérangée. Vers la fin, on se retenait tous pour ne pas pleurer en classe, assez drôle quand on y repense avec le recul.

GREEN, John. Nos étoiles contraires, Nathan, 2012

La trilogie des gemmes

La trilogie des gemmes, dont le premier tome est Rouge Rubis, est une série jeunesse écrite par l’auteure allemande Kerstin Gier. Elle a pour narratrice le personnage de Gwendolyn Shepherd qui vit dans l’ombre de sa cousine Charlotte depuis sa prime enfance, Charlotte étant son ainée d’un jour seulement. Si Gwendolyn est une jeune fille normale, il n’en est rien de Charlotte, qui a hérité du gène du voyage dans le temps, un secret bien gardé par la famille. À seize ans, elle est sur le point de subir son premier voyage. Tout le monde la surveille, car les premiers voyages surviennent de façon subite et incontrôlée. Sauf que, contre toute attente, c’est Gwendolyn qui, un beau jour, se retrouve soudainement à une autre époque.

Rouge Rubis Kerstin Gier

C’est le genre de livre que j’aime bien comparer au junk food parce que, bien que ce ne soit pas de la grande qualité littéraire, on ne peut s’empêcher de le consommer jusqu’à la fin. L’histoire est très originale, et c’est ce qui m’a accrochée, mais le livre a eu, pour moi, quelques irritants. Que son public cible soit les adolescentes n’est pas un problème en soi. Toutefois, on sent tout au long qu’on s’adresse à des ados dans un langage d’ados (traduit en France, donc doublement agaçant pour la québécoise que je suis [je n’ai rien contre les Français, seulement leur vocabulaire adolescent renforce à mes oreilles le décalage]). Beaucoup de clichés adolescents, aussi, et de digressions sur des sujets banals. Il y a plein de thèmes importants à l’adolescence, mais on a préféré s’en tenir aux lieux communs. Enfin, il me semble que c’était souvent superflu. Il m’a fallu traverser les deux premiers tomes en entier avant que je comprenne que ce qui, plus que tout élément, m’empêchait de voir en les personnages autre chose que des clichés, c’est qu’ils ont été esquissés à grands traits (de caractères): peu de psychologie. C’est dommage, l’histoire aurait pu gagner beaucoup en profondeur.

N’empêche, j’ai lu toute la série en moins d’une semaine. C’est donc dire qu’elle fonctionne malgré tout.

Et puis, ce n’est pas pire que de regarder la télé… ; )

Rouge Rubis au Cinéma

Les livres ont été adaptés au cinéma, mais je n’ai pas vu les films. Je joins ici la bande-annonce du premier, Rouge Rubis.

Divergence, la trilogie

Un peu déçue par la trilogie L’épreuve, qui ne m’a pas donné la relaxation que j’espérais, je suis passée au prochain titre prévu pour le cinéclub, Divergence. Un autre pas dans la littérature et le cinéma d’anticipation. J’y ai mieux trouvé mon compte. Peut-être simplement parce que l’univers est un peu plus féminin. Qui sait comment opère la littérature populaire sur mon cerveau bon public? J’ai lu les deux premiers volumes de la trilogie, et j’aurais poursuivi avec le troisième si je l’avais eu en main. Je n’en ressens pas l’urgence, mais peut-être le lirai-je un jour où j’aurai envie de quelque chose de léger…

Divergence Veronica Roth

L’univers de Divergence est divisé en castes. Beatrice Prior est issue de parents Altruistes. Bientôt, elle passera le test et devra choisir la faction qui deviendra sa famille pour le reste de sa vie. Restera-t-elle chez les Altruistes? Sera-t-elle plutôt une Érudite, une Sincère, une Audacieuse ou une Fraternelle? Quelle est sa vraie personnalité? Divergente.

Comment fera-t-elle son chemin dans cette société où le pire cauchemar qu’on puisse avoir est de devenir sans-faction?

ROTH, Veronica. Divergence, ADA, 2014

ROTH, Veronica. Insurgés, ADA, 2015

Divergence au Cinéma

J’ai découvert le film Divergente (eh oui, on passe du nom à l’adjectif pour le film) en même temps que les élèves et j’ai trouvé l’adaptation réussie. Elle suit bien les grandes lignes du livre et est efficace. Les élèves ont d’ailleurs beaucoup apprécié, s’exclamant en chœur à quelques occasions.